Avec une augmentation des effectifs de plus de 4% par rapport à 2019, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat permet aux apprentis des filières artisanales de suivre un cursus qualifié malgré quelques ajustements liés à la crise sanitaire. Entretien avec Philippe BELY, Président de la Délégation de la Loire-Atlantique.
Quelles sont les filières qui ont recruté le plus pour cette année 2020 ?
Toute la filière alimentaire et mécanique qui est une filière un peu sinistrée mais cela n’est pas du qu’au Covid-19. L’hôtellerie a du mal à attirer, mais on travaille actuellement avec les organisations syndicales pour redorer la filière. Nous travaillons également sur de nouvelles formations plus courtes pour adultes en réorientation. Ces formations permettent aux personnes de pouvoir s’épanouir professionnellement, à cause notamment de parents qui parfois auto-guident les choix de formation pour leurs enfants ou même les professeurs. On peut également désormais rentrer en apprentissage jusqu’à 29 ans.
Comment s’organise actuellement la formation des apprentis lorsque les entreprises sont fermées en pleine épidémie de coronavirus ?
Le rythme de l’alternance est d’une semaine à l’école et de trois semaines en entreprise. En entreprise, on continue leur formation pour certains, avec un lien qui se fait avec le Maître d’apprentissage. Sinon, le chômage partiel est mis en place quand ils ne peuvent pas venir. Il existe un suivi permanent à distance si les apprentis le souhaitent, s’il faut donner un cours collectif par exemple. On ne les laisse pas dans la nature et il n’y a pas eu de licenciements. Dans le tertiaire, le télétravail a été mis en place, cela a été positif pour les alternants qui ont pu découvrir une nouvelle façon de travailler.
Le premier confinement est intervenu en fin d’année scolaire, quels impacts sur le passage de l’examen y a t-il eu pour vos apprentis ?
Dans nos formations ça tourne autour de 90% de taux de réussite. Tout ce qui est diplôme national a été passé en continu et le tout à distance. La seule inquiétude sur la formation à proprement parlée se situe avant le bac avec des apprentis arrêtant leurs études au CAP. Il y aura peut être des manques à un moment ou à un autre. Mais on peut toujours se former sur le tas ou encore entamer une formation continue d’adulte par la suite pour venir combler des manques. Au niveau BTS, l’âge joue et il y a plus de maturité. On les oblige à devenir autonomes et le confinement a été positif sur la progression.
Certains apprentis on progressé davantage, car quand on est chez soi on peut faire des recherches soit même par exemple, il y a plus de temps et moins de pression. Cela a été bénéfique pour l’obtention de l’examen pour certains de nos apprentis.
En Mayenne vous expérimentez un temps de formation partagé en 50/50 à la fois en présentiel et distanciel. Souhaitez-vous généraliser ce dispositif à l’ensemble de la Région, et plus particulièrement en Loire-Atlantique ?
On va voir comment cela fonctionne, mais si on veut prendre d’autres jeunes rien n’est exclu de propager ce dispositif à tous les autres départements. Tout le monde peut s’y retrouver en dehors du coronavirus, avec moins de déplacements en voiture pour les apprentis dont le CFA est éloigné de chez eux, et pour s’habituer également au télétravail qui est important désormais. Les effectifs évoluent, et cela nous permettra de libérer des classes, des laboratoires et des professeurs.
La CMA et L’URMA en quelques chiffres
6518 apprentis on fait leur rentrée en 2020, soit une augmentation de plus de 4% par rapport à 2019. Près de 200 jeunes sont actuellement présents en formation Prépa-apprentissage, ce qui équivaut à un accompagnement de près de 2000 jeunes d’ici 2 ans, ce qui fait de l’URMA (Université Régionale des Métiers et de l’Artisanat) et la CMA des Pays de la Loire le premier acteur de la formation professionnelle.
Crédit photo : © Chambre des Métiers et de l’Artisanat
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