Son millésime à la robe jaune vert égaie les palais les plus aguerris et amateurs chaque année. Le Muscadet s’est fait remarquer par sa précocité avec le ban des vendanges publié le 26 août dernier. Quelles sont ses caractéristiques ? Comment affirme-t-il sa présence sur les tables en période de crise Covid ? On fait le point sur le Muscadet et sur son millésime qui s’annonce prometteur !
Les vendanges ont débuté fin août avec le ban publié le 26 août 2020. Un Muscadet d’une très belle qualité grandit dans les cuves pendant que le secteur viticole doit s’adapter à la crise sanitaire.
Une récolte caractérisée par de beaux volumes.
Cette récolte précoce a été rendue possible par de bonnes conditions météo « On a une saison qui s’est plutôt bien passée avec un été plutôt sec » explique François Robin, délégué communication de la Fédération des vins de Nantes. Une précocité rare puisqu’elle s’inscrit aux côtés de 1989, 2003 et 2011 dans les années record depuis 40 ans. Le raisin est arrivé à maturité avant les vendanges, il offre ainsi un millésime d’exception « On a tendance à avoir des rendements qui sont périodiquement de plus en plus bas à cause du gel de printemps parce que la saison a tendance a démarré plus tôt ». Cette année le volume est estimé autour « de 400 000 hectolitres de muscadet avec certainement 7000 à 7500 hectares » indique-t-il.
Un millésime élégant et 3 nouveaux crus communaux en cours de reconnaissance
« Quand on récolte plus tôt on récolte bon, le raisin est équilibré entre le sucre naturel qui va permettre la fermentation et l’acidité qui va permettre au vin de se tenir dans le temps » précise François Robin. Le millésime se démarquera grâce à des vins « plus sur la finesse, plus frais plus mentholés ».
Après la reconnaissance des crus communaux de Clisson, Gorges, le Pallet en 2011, des quatre crus Goulaine, Château-Thébaud, Mouzillon-Tillières, Monnières Saint-Fiacre en 2019, trois nouveaux crus sont actuellement en cours d’étude. Il s’agit de Vallet, la Haye-Fouassière et Champtoceaux pour lesquels les dossiers ont été déposés à l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité).
Les crus communaux représentent une petite partie de bouteilles commercialisées mais ils génèrent « de la fierté chez les vignerons […] et ont vraiment de la légitimité à être positionnés en haute gastronomie, reçoivent un vrai plébiscite de la part de la clientèle, sont capables de rivaliser avec le Chablis et des jolis Bourgognes avec un bon rapport qualité prix. Ils reçoivent un accueil très favorable de la clientèle locale qui vient acheter du vin à la cave » note François Robin.
Le tourisme de proximité, un appui essentiel dans cette période de crise sanitaire.
Comme de nombreux secteurs, la viticulture s’est retrouvée touchée par la crise sanitaire Covid avec la fermeture des restaurants ayant eu un « impact sur les ventes car c’est un circuit de distribution qui compte dans le Muscadet même si le circuit majeur reste la grande distribution. » Le Muscadet s’est fait une place de choix sur les tables grâce à une saison touristique réussie « portée à la fois par la restauration qui a rouvert, du monde dans le vignoble cette année par le Voyage à Nantes et l’envie aussi d’une clientèle de proximité d’aller à la découverte de son territoire ». Le reconfinement crée à nouveau une inquiétude car les restaurants sont fermés.
Les portes ouvertes ne peuvent pas être organisées pour accueillir la clientèle de proximité. Certains salons professionnels sont reportés.
Les Muscadets primeurs seront à découvrir prochainement.