Karim Benbrahim est le nouveau député de la 1ère circonscription de Loire-Atlantique. L’élu PS-Nouveau Front Populaire a effectué sa rentrée parlementaire mardi 9 juillet et nous livre ses premières impressions.
Ingénieur dans le secteur de l’énergie, Karim Benbrahim est désormais le député de la 1ère circonscription (Nantes/Sautron/Orvault). Il est sorti vainqueur d’une triangulaire lors du 2nd tour des législatives anticipées dimanche 7 juillet 2024, avec 46,16 % des voix, en battant le député sortant Mounir Belhamiti (Renaissance) et Bryan Pecqueur (RN).
Quand on demande à Karim Benbrahim sa première réaction à l’annonce du résultat du second tour dimanche dernier, il explique avoir été « soulagé de voir que le Rassemblement National n’était pas la première force politique en France à l’Assemblée Nationale » Il ajoute que « c’était avant tout une joie, de la satisfaction de voir que le Nouveau Front Populaire était arrivé en tête”. Un « soulagement » couplé à « l’espoir qu’a généré le score réalisé » par le NFP.
Une rentrée parlementaire cette semaine
Le député (PS) s’est rendu mardi 9 juillet à l’Assemblée Nationale pour sa rentrée parlementaire. Une arrivée « dans un esprit de responsabilité, déterminé à défendre les valeurs qui ont permis de remporter la 1ère circonscription » souligne-t-il. L’occasion aussi de découvrir le lieu, son fonctionnement et de rencontrer ses collègues socialistes. « Je suis aujourd’hui pleinement satisfait de voir que je rejoins un groupe socialiste qui a plus que doublé ses effectifs puisque l’on est passé d’une trentaine de députés à soixante-dix » précise le premier secrétaire du PS de Loire-Atlantique. Karim Benbrahim assure être aux côtés d’élus unis « partageant une même vision, une même stratégie » et parlant « d’une seule voix ».
“Les électeurs ont envoyé un message clair en demandant une rupture assez radicale avec les politiques qui ont été menées par Emmanuel Macron.”
Député dans une majorité relative
C’était une surprise dimanche dernier, l’arrivée du Nouveau Front Populaire en tête. L’alliance est toutefois une majorité relative à près de 100 sièges de la majorité absolue. Un scénario conduisant à des tractations dans plusieurs partis politiques depuis une semaine. Le NFP, d’abord afin de proposer un nom de Premier Ministre et un gouvernement. Le centre ensuite composé de Renaissance, le Modem et Horizons, dont plusieurs élus souhaitent une coalition dans l’arc républicain allant de la gauche à la « droite républicaine » (nouveau nom du groupe LR ).
« Je considère que le Nouveau Front Populaire est la première force politique à l’Assemblée Nationale » indique Karim Benbrahim. « Les électeurs ont envoyé un message clair en demandant une rupture assez radicale avec les politiques qui ont été menées par Emmanuel Macron. Il est le grand perdant de cette élection et a été lourdement sanctionné par ce scrutin même si le Front Républicain a fonctionné pour Renaissance au second tour grâce aux voix de gauche qui ont fait barrage au Rassemblement National. » affirme-t-il.
Construire une majorité texte par texte
Selon Karim Benbrahim, il est nécessaire de désigner un Premier Ministre issu du NFP. Comme il n’y a pas de majorité absolue, il avance une méthode « le travail parlementaire devra se réaliser pour construire des majorités texte par texte sur les sujets portés par le Nouveau Front Populaire durant cette campagne ». Parmi les sujets concernés, le pouvoir d’achat, les services publics, la justice fiscale et la transition écologique.
« On sort d’un régime d’hyperprésidentialisme » affirme-t-il. Désormais, il parle d’un fonctionnement « où davantage de pouvoir, de responsabilités seront confiés aux députés ». Sur les difficultés de cette méthode, Karim Benbrahim confie avoir « du mal à imaginer des républicains [les élus ayant participé au Front républicain, ndlr] alors que l’extrême-droite est aux portes du pouvoir refuser d’augmenter les moyens pour les services publics. »
Le député considère que « des politiques en faveur des plus riches menées par Emmanuel Macron ces 7 dernières années ont fragilisé de trop nombreux Français et Françaises et les ont un peu poussé dans les bras du Rassemblement National. Il y a une urgence à agir. »
«Ce lien établi pendant la campagne me paraît essentiel pour bien prendre le pouls de la population »
Son rôle entre Paris et sa circonscription
Karim Benbrahim veut « rester proche du terrain », le travail législatif s’alimentant selon lui des échanges avec les associations, les syndicats et les citoyens de sa circonscription. «Ce lien établi pendant la campagne me paraît essentiel pour bien prendre le pouls de la population ». Il souhaite des réponses « rapidement » sur les questions du pouvoir d’achat et des services publics. « Je suis investi depuis 20 ans sur les questions énergétiques, la transition écologique. Je garderai un oeil attentif sur ces sujets durant le mandat qui commence. »
Photo : Karim Benbrahim