Législatives : La 4e Circonscription, de Nantes aux communes du sud-loire (interviews)

Ce dimanche 30 juin 2024 aura lieu le 1er tour des élections législatives anticipées. Dans cette circonscription (Nantes, Sud-Loire), face à Julie Laernoes députée sortante (EELV-Nupes), Aude Amadou (Renaissance), Gaëlle Pineau (Rassemblement National) et quatre autres candidats. 

La 4e circonscription de Loire-Atlantique s’étend de Nantes sud jusqu’aux cantons de Bouaye ou encore Rezé. En 2022, Julie Laernoes a remporté l’élection avec 58,03 % face à Aude Amadou alors députée sortante (En Marche-Majorité Présidentielle). Julie Laernoes, députée sortante EELV est candidate cette fois-ci sous la bannière « Nouveau Front Populaire ». Face à elle, Aude Amadou (Renaissance), Gäelle Pineau (Rassemblement National) et quatre autres candidats.

Julie Laernoes, députée sortante, candidate EELV- Nouveau Front Populaire “Je continue à arborer les couleurs de la gauche et des écologistes, le seul moyen de redonner de l’espoir“, suppléant : Hervé Camus

Photo Julie Laernoes

Qu’est-ce qui a motivé votre candidature ?

« Continuer les combats que j’ai menés sur le territoire comme à l’Assemblée Nationale. Devant la perspective de l’extrême-droite ça me semblait une évidence. »

Que souhaitez-vous défendre comme thèmes durant cette campagne ?

« La réparation des services publics. J’étais déjà engagée comme députée contre un certain nombre de réformes auprès de certains acteurs de la santé notamment dans la psychiatrie. Je suis écologiste et donc à l’Assemblée j’ai aussi beaucoup porté la transition écologique et le climat. »

Avez-vous des sujets sur votre territoire sur lesquels vous voulez travailler en priorité ?

« L’aéroport Nantes-Atlantique, ça a été un long combat pendant mon mandat de deux ans avec les élus locaux, les riverains. Il y a un enjeu sanitaire important d’avoir un couvre-feu strict qui soit étendu la nuit. Un cahier des charges pour la modernisation de l’aéroport qui plafonne le nombre de vols, que l’on ne soit pas sur une croissance exponentielle de vols. 

Sur la question de la psychiatrie, avec mon collègue Jean-Claude Raux (Député sortant 6e circo, écologiste- NFP) j’ai entamé un travail notamment avec l’ARS (Agence Régionale de Santé)  parce que l’on vit une crise sans précédent. Aujourd’hui encore, il y a un homme déséquilibré qui n’a pas pu se faire hospitalisé en hôpital psychiatrique faute de place. On est vraiment sur un risque de mise en danger dans la société de manière générale. On travaille pour plus de places en formation, une augmentation des moyens pour les hôpitaux psychiatriques notamment pour le personnel qui y travaille. 

Sur l’éducation, on s’est beaucoup battus avec les collectifs des parents, des professeurs, des directeurs contre l’horrible réforme de Gabriel Attal sur les classes de niveau, le Choc des savoirs qui visait uniquement à casser l’école publique. Ce qu’il a dit quelque part, c’est l’école privée pour les riches et on casse l’école publique qui serait uniquement pour les pauvres. Le gouvernement d’Emmanuel Macron a cessé d’investir dans sa jeunesse, que ce soit l’université avec parcoursup ou l’école. Comme ils n’ont jamais été sur les bancs de l’école publique ça n’a pas été un sujet. ils ne savent pas ce qu’ils cassent. Une société qui arrête d’investir dans sa jeunesse ne croit plus en l’avenir. C’est extrêmement préoccupant et un des points majeurs du programme du Nouveau Front Populaire est de réinvestir dans les services publics et en priorité la santé et l’éducation. »

Quel est selon vous le point fort de votre candidature ?

« C’est une candidature ancrée, locale, engagée. Dans la période trouble dans laquelle on vit, il y a besoin de personnes qui ont un cap clair. La première fois que j’ai votée c’est le 21 avril 2002, l’extrême-droite est là, elle est violente. C’est absolument coupable que le Président de la République et un certain nombre de ses ministres continuent à mettre sur le même plan la gauche et l’extrême-droite. Je continue à arborer les couleurs de la gauche et des écologistes, le seul moyen de redonner de l’espoir, de remettre sur les rails un certain nombre de choses détruites ces sept dernières années avec la politique libérale d’Emmanuel Macron qui a amené le Rassemblement National au plus près des portes du pouvoir et ça je ne m’y résoudrai jamais !

Aude Amadou, candidat Renaissance-Majorité Présidentielle “Je porte réellement un projet de territoire pour les citoyens du sud-loire“, suppléant : Yannick Louarn

Photo Aude Amadou

– Qu’est-ce qui a motivé votre candidature ?

« Au soir des élections européennes, des personnes de la circonscription m’ont appelée, notamment des élus, en me demandant d’y aller. Je n’ai pas donné ma réponse immédiatement, j’avais besoin d’un temps de réflexion. Le chemin faisant, j’ai déposé ma candidature, je me suis dit qu’il fallait que chacun prenne ses responsabilités. » 

– Que souhaitez-vous défendre comme thèmes durant cette campagne ?

« C’est d’arrêter la publicité comparative. J’ai beaucoup observé, l’objectif c’est de se remettre en cause, répondre trop facilement que c’est la faute des autres ça ne fonctionne pas. Je porte réellement un projet de territoire pour les citoyens du sud-loire, avec des propositions très simples, réalisables qui peuvent changer leur quotidien et être portées au niveau national.

– Avez-vous des sujets prioritaires sur votre territoire sur lesquels vous voulez travailler en priorité ?

« Un emploi à côté de chez soi, il y a un fort pouvoir d’attraction des métropoles. Il faut pouvoir travailler l’implantation des entreprises en périphérie des métropoles. Construire une politique de transport de proximité ambitieuse reliant la métropole au sud-loire. Il faut toujours passer par Nantes, revenir de Nantes c’est toujours compliqué. 

La deuxième thématique qui m’est très importante, c’est le pouvoir d’achat au quotidien. On a des atouts sur notre territoire, il faut les faire valoir. On a cette chance d’avoir une agriculture de proximité, il faut favoriser les circuits courts, écouter aussi ce dont les agriculteurs ont besoin, je pense que certaines de leurs problématiques n’ont pas encore été résolues. Lors de mon mandat j’ai porté le fait d’obtenir l’hydrogène sur notre circonscription avec Airbus, on a sauvé les emplois Airbus. Travailler main dans la main sur un mix énergétique, nucléaire, les éoliens off shore, l’hydrogène et travailler correctement sur cette dynamique c’est aussi s’assurer des énergies à bon marché.

La sécurité au quotidien en étendant la vidéoprotection à l’ensemble des métropoles. Aujourd’hui, beaucoup de gens ont ce sentiment d’insécurité. Il y a des communes de la métropole où le positionnement sur la sécurité n’est pas clair, il va falloir l’éclaircir et puis rétablir un lien de confiance entre les forces de l’ordre et les citoyens. Je suis pour créer des guichets de proximité, aujourd’hui quand vous avez un problème vous ne pouvez pas passer la loire et aller à Waldeck Rousseau !

Garantir notre souveraineté industrielle, on a une circonscription très industrielle, il faut soutenir, encourager la décarbonation de la filière et les entreprises y sont favorables. Un autre point important, penser une vision pour Nantes Atlantique. »

– Quel est selon vous le point fort de votre candidature ?

« Le fait de pouvoir rassembler, j’ai pratiqué pendant 20 ans un sport de haut niveau collectif. Jouer collectif je sais faire, j’habite ma circonscription, je connais ma circonscription et j’aime mon territoire. J’ai une expérience au niveau de l’Assemblée Nationale. Il y a des choses qui ne sont pas réalisables je pense qu’il faut juste dire la vérité aux citoyens, je ne le dis pas que pour mes adversaires mais aussi pour mon propre parti »

Gaëlle Pineau, candidate Rassemblement National, “Un peu de cohérence et revivre en société en sécurité ” suppléant : Faouzi Chiheb

Photo Gaëlle Pineau

Qu’est-ce qui a motivé votre candidature ?

« Je m’étais déjà présentée la dernière fois. C’est ma troisième candidature, je suis originaire de ce secteur. J’ai passé toute mon enfance à Saint-Aignan de Grand Lieu, je faisais du sport à Rezé, ça m’a semblé très naturel de proposer ma candidature pour ce secteur »

Que souhaitez-vous défendre comme thèmes durant cette campagne ?

« En premier, le pouvoir d’achat. Les Français souffrent beaucoup, des gens sont en train de perdre pied et quand quelqu’un perd pied économiquement c’est très dur de remonter ensuite. Il est temps que l’on arrive au pouvoir avec Jordan Bardella avec notamment la réduction des taxes sur les carburants. Ce sont les pires, elles sont pour les pauvres qui travaillent. Les gens très riches habitent en général en centre-ville à côté du lieu de leur emploi. Ceux qui travaillent et ne gagnent pas bien leur vie, tout l’argent de leur salaire part dans le carburant pour aller travailler, pendant ce temps ils ont à peine de quoi manger. Il n’y a que les grands pétroliers qui s’enrichissent. L’argent que prend l’Etat, il le prend sur le dos des pauvres, ce n’est pas normal.  Et aussi réduire les taxes sur l’électricité, car on a quand même le droit de se chauffer l’hiver !

Le camp d’Emmanuel Macron a détricoté tous nos acquis sociaux, la retraite, pôle emploi. Sans ces acquis sociaux, notre économie n’irait pas bien et on voit bien que ça va de moins en moins bien, ça ne peut pas être d’aider que des chefs d’entreprise, des ouvriers, il faut aider tout le monde. Dans le programme de Jordan Bardella, il y a des aides pour les sociétés, les agriculteurs un peu de protectionnisme. L’Amérique et la Chine ont beaucoup de lois protectionnistes il n’y a pas de raison qu’il n’y ait que nous qui refusons de le faire. 

En deuxième la sécurité, il faut dire qu’aujourd’hui à force de nous dresser les uns contre les autres, le camp Macron a mis la France à feu et à sang. On veut soutenir les femmes qui vivent dans les cités qui se font plus agresser et puis les policiers garants de l’Etat et qui n’ont cessé de prendre des attaques par la gauche. Je trouve complètement aberrant d’être contre la Police alors qu’elle tient la société. Un peu de cohérence et revivre en société en sécurité. »

Avez-vous des sujets sur votre territoire sur lesquels vous voulez travailler en priorité ?

« L’aéroport de Nantes Atlantique, des règles ont été mises en place notamment un couvre-feu, c’est important que ça reste en place. J’ai vécu à Saint-Aignan de Grand Lieu, je n’avais pas besoin de réveil parce que mon réveil c’était les avions. Les gens vivent ça tout le temps. Bouguenais est aussi concernée de très près, une partie de Rezé. Il faut vraiment faire attention, respecter leur sommeil. 

La sécurité aussi localement. Il y a très peu de temps, Rezé était la ville la plus cambriolée de France et c’est inacceptable. Avant c’était la ville où il faisait bon vivre avec une vie associative extrêmement vivante. C’est terrible parce que l’insécurité va détruire toutes les actions. Je voudrais améliorer la sécurité pour les habitants de Rezé, voir avec le Préfet, les commissariats et la gendarmerie de Rezé les pistes qu’ils ont à proposer. »

Quel est selon vous le point fort de votre candidature ?

« J’ai passé mon enfance à Saint-Aignan de Grand Lieu puis j’ai vécu à Pont-Saint-Martin, je faisais tous mes sports à Rezé. Je crois que parmi les personnes qui se présentent, personne ne connaît aussi bien le lieu, les habitants.

Mattis Gauvin, suppléant : Thomas Gardet

Astrid Lusson, Les Républicains, suppléant : Rémi Le Guilloux

« Pendant deux semaines, nous travaillerons à vous convaincre et à porter les valeurs de la droite républicaine » explique sur X, Astrid Lusson soutenue par les Républicains. La candidate souhaite « une justice efficace qui fait appliquer les peines » et « trouver en urgence des médecins généralistes et spécialistes ».

François Olléon, suppléant : Oscar Berger

Stéphane Pellegrini, candidat Lutte Ouvrière, suppléant : Xavier Vérove

« Il nous faut un parti de la classe ouvrière, pas de politiciens » indique Stéphane Pellegrini de LO. Le candidat veut que « les salaires, les pensions soient indexées sur les prix » et imposer « l’annulation des reculs sur les retraites et l’assurance chômage »

Propos recueillis par Céline Pollet

À lire également