C’est une friperie d’un genre nouveau qui s’est installée au 84 Quai de la Fosse à Nantes. La Loustikerie est une boutique pour les enfants, aux portants remplis de vêtements de seconde main. Et parmi les défis que se sont lancés Gabrielle Guirriec et Mathieu Sanchez, celui de faire passer le cap de l’achat d’occasion pour les cadeaux de naissance.
La naissance d’un enfant c’est de la joie, des sourires et c’est aussi beaucoup de vêtements qui s’entassent. Achetés par les parents ou offerts par les proches, ils sont parfois peu portés voire jamais. Gabrielle Guirriec et Matthieu Sanchez en ont fait l’expérience. Motivés par l’envie d’être dans une démarche écoresponsable à l’arrivée de leur premier enfant, ils se sont cependant retrouvés avec plus de « 50 litres de vêtements ». Plus adaptés à la saison ou parce que l’enfant a grandi, ils sont vite laissés de côté.
« On trouvait ça triste pour ces produits non portés et pour les personnes qui nous en avaient fait le cadeau » explique Gabrielle Guirriec. L’idée était là et le concept est arrivé quelques mois plus tard. Créer la Loustikerie, un lieu valorisant le zéro déchet. Avec un objectif en tête, réussir à convaincre les personnes d’offrir des articles d’occasion « quand on devait faire des cadeaux on faisait souvent du neuf, on n’avait pas l’endroit qui permettait de passer le cap de l’achat en seconde main.»
De l’application à une boutique s’approchant « des codes du neuf »
Gabrielle Guirriec était analyste financier puis directrice associée d’une startup, Matthieu Sanchez était agent immobilier. Habitant la région parisienne, ils ont décidé de déménager à Nantes il y a trois ans. La Loustikerie est née quelques temps après la naissance de leur fils. Et l’aventure a commencé avec une application en août 2020. Le principe ? Les parents souhaitant vendre des vêtements indiquent le type, la taille, la couleur et la marque. Un prix leur est proposé et les articles sont récupérés à domicile.
Aujourd’hui, elle comptabilise plus de 1000 téléchargements. Face à ce succès et dans l’optique de prolonger l’expérience de l’achat de seconde main au niveau local, l’idée d’une boutique a fait son chemin. Elle a ouvert ses portes le 9 février 2021. Un moyen également de réduire l’impact environnemental lié au transport des commandes effectuées sur les plateformes de vente d’occasion à distance. « Elle s’approche des codes du neuf. » un aménagement pensé afin d’aider les clients à se sentir comme dans un magasin plus traditionnel. Sur les cintres, du neuf ou du quasi neuf avec une réduction de 50 % minimum par rapport au prix d’origine.
Le zéro déchet comme marque de fabrique
Côté vêtements, les deux entrepreneurs ont choisi de présenter des marques s’éloignant de la fast fashion. Les rayons se parent de Jacadi ou encore de Petit Bateau. Seules les marques accessibles françaises sont sélectionnées. Ensuite, le haut de gamme représente 5 à 10 % des articles proposés. Le zéro déchet est le fil conducteur du lieu jusqu’à la vente . « On essaie d’être vraiment à zéro plastique, on récupère les vêtements dans nos contenants, on a eu besoin d’un peu de carton, les portants sont en métal, les cintres en bois. Les emballages c’est que du carton recyclé et nous proposons des tote bags. » Au niveau de l’agencement « l’architecte a travaillé sur des matériaux en bois recomposé. » précise Gabrielle Guirriec. Concernant les cadeaux, les boites sont réutilisables.
Un espace consacré aux marques locales et engagées
La Loustikerie met en avant « des marques locales et engagées autour de la parentalité » souligne la gérante. 35m2 sont dédiés à la vente de vêtements. Un coin est réservé aux créateurs. Sur les étagères, des gigoteuses en coton bio, des jouets en bois premier âge et d’autres accessoires réalisés par des artisans tournés vers le réemploi et par des structures de réinsertion. Le lieu imaginé par les deux nantais trentenaires est aussi un espace ateliers où différents sujets sont abordés.
Le zéro déchet dès la naissance ? La Loustikerie aide à relever le défi !
Crédit photo : © Gabrielle Guirriec et Mathieu Sanchez
A lire également : Une vaisselle comestible et compostable signée switch eat