Législatives : 3 blocs s’affrontent dans la 5e circonscription (interviews)

Les électeurs se rendront aux urnes les 30 juin et 7 juillet 2024 pour des élections législatives anticipées. Dans la 5e circonscription de Loire-Atlantique, Sarah El Haïry, Députée sortante (Modem) brigue un troisième mandat. Fabrice Roussel, est le candidat Ps pour le « Nouveau Front Populaire » et Bruno Comby le candidat LR-RN. C’est Emmanuelle Clopeau qui se présente pour Lutte Ouvrière.

En 2022, Sarah El Haïry (Mouvement Démocrate-Majorité Présidentielle) remportait pour la seconde fois les élections législatives avec 54,41 % des voix contre 45,59 % pour la candidate LFI-NUPES). Une circonscription comprenant le Nord-Est de Nantes, les cantons de Carquefou, La Chapelle-sur-Erdre et Nort-sur-Erdre. La Ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles se représente. Pour le « Nouveau Front Populaire », il s’agit de Fabrice Roussel, Maire de La-Chapelle-sur-Erdre (Parti Socialiste). Une alliance Les Républicains-Rassemblement National (Ciotti/Bardella) existe sur cette circonscription portée par Bruno Comby. Seulement 4 candidats sont engagés dans cette élection avec trois blocs et Emmanuelle Clopeau pour Lutte Ouvrière.

Sarah El Haïry, députée sortante Modem- Majorité Présidentielle “C’est à mes yeux ce que doit être un député, quelqu’un qui porte de manière forte la voix de notre territoire à Paris, avec les pieds bien ancrés ici dans nos terres“, suppléant : Erwan Bouvais

Photo Sarah El Haïry

Vous êtes candidate à votre réélection pour ces législatives anticipées, que représente pour vous cette campagne ?

« C’est un moment de vérité et de clarté. Si je me représente, c’est parce que j’aime mon territoire. Je me suis toujours battue pour le faire rayonner et construire des solutions, le faire profiter aussi de projets, de mon engagement et de ma place à Paris. J’ai fait venir une brigade à Héric, une brigade de gendarmerie à Ligné. J’ai accompagné des entreprises avec France Relance, accompagné la rénovation de nos écoles. Cette nouvelle candidature est dans la continuité de la confiance qui m’a été donnée, c’était une évidence. Je ne déserte jamais quand il y a un combat face aux extrêmes.»  

Quels sujets souhaitez-vous défendre ?

« Le travail, que l’on puisse mieux vivre de son travail, que l’on soit accompagné quand on a des jeunes enfants et que l’on puisse aussi se projeter avec des salaires et du pouvoir d’achat qui augmentent. L’Etat protège en permettant le bouclier sur l’énergie, il protège aussi les heures supplémentaires en les défiscalisant, en permettant d’une certaine manière de mieux vivre quand on travaille que quand on ne travaille pas.

La sécurité au quotidien et la lutte contre les incivilités, en finançant par exemple des vidéoprotections, en permettant aussi à nos policiers et nos gendarmes d’avoir les équipements nécessaires, en renforçant la loi pour la violence des mineurs avec des peines plus immédiates, avec des réponses plus spécifiques parce que la violence monte. Le sursaut de l’autorité à l’école aussi, c’est ce que nous faisons avec le Premier Ministre.

Accompagner notre territoire pour avoir une transition environnementale en protégeant notre patrimoine, en accompagnant nos agriculteurs qui ont besoin de transition et d’accompagnement dans cette transition. »

Pouvez-vous me citer 3 mesures qui pour vous sont prioritaires ?

« La baisse des cotisations pour avoir plus de salaires nets, le renforcement de la sécurité avec plus de policiers et gendarmes, de caméras mais aussi une justice plus rapide, l’éducation et le renforcement de l’apprentissage. »

Quel est selon vous le point fort de votre candidature ?

« Je suis une élue du territoire, je le connais et je suis soutenue par les Maires de mon territoire, je suis une élue ancrée. Je connais les gens, nos difficultés et aussi nos forces, je connais la ville et la campagne. Je vis ici, ma famille je l’élève ici. C’est à mes yeux ce que doit être un député, quelqu’un qui porte de manière forte la voix de notre territoire à Paris, avec les pieds bien ancrés ici dans nos terres.

Fabrice Roussel, candidat PS- Nouveau Front Populaire “une bonne connaissance des dossiers locaux et une bonne connaissance des attentes des habitants de la circonscription“, suppléante : Leïla Thominiaux

Photo Fabrice Roussel

Vous vous êtes engagé pour ces législatives, que représente pour vous cette campagne ?

« On est dans un moment très compliqué pour la France, il fallait une candidature qui puisse très rapidement rassembler la gauche et les écologistes sur ma circonscription pour porter la dynamique. Je suis maire et j’ai cette expérience du rassemblement de la gauche et des écologistes, c’était à la fois une candidature de rassemblement, d’expérience avec la volonté de créer une dynamique le plus rapidement possible dans cette campagne qui est particulièrement courte. »

Quels sujets souhaitez-vous défendre ?

« On vit une exaspération des Français par rapport à l’action d’Emmanuel Macron. Il y a plusieurs points qui me paraissent importants. Continuer d’agir en tant que député en proximité avec les habitants mais aussi surtout travailler aujourd’hui sur des sujets particulièrement importants que sont le pouvoir d’achat et le logement. 

Je suis Maire, avant qu’Emmanuel Macron soit Président de la République, j’avais 500 demandes de logement social et j’en ai aujourd’hui près de 1000. Mon sujet, c’est comment on répond aux préoccupations que sont le pouvoir d’achat, le logement parce que ce sont des attentes très fortes que j’entends sur le terrain. »

Pouvez-vous me citer 3 mesures qui pour vous sont prioritaires ?

«L’augmentation des salaires et notamment du Smic. Il y a un enjeu de pouvoir d’achat et forcément pour les revenus les plus modestes qui ont subi de plein fouet l’inflation. L’abrogation de la réforme de retraite à 64 ans, c’est une réforme particulièrement dure pour beaucoup de salariés. L’engagement à mieux soutenir les sociétés d’HLM pour relancer la construction du logement social »

Quel est selon vous le point fort de votre candidature ?

« La capacité que j’ai eu à rassembler la gauche et les écologistes assez rapidement. Mon ancrage sur le territoire puisque je suis Maire de la Chapelle-sur-Erdre depuis 2008, Vice-Président de la Métropole depuis 2008, donc à la fois une bonne connaissance des dossiers locaux et une bonne connaissance des attentes des habitants de la circonscription. »

Bruno Comby, candidat Rassemblement National “Une alternative raisonnable de droite que je représente, je suis encarté LR et soutenu par le RN et Reconquête” , suppléante : Françoise Castille 

Photo Bruno Comby

Vous vous êtes engagée pour ces législatives que représente pour vous cette campagne ?

« Un enjeu capital parce que c’est l’avenir de notre pays qui en dépend. Les électeurs ont devant eux trois choix. La poursuite de la politique actuelle qui va droit vers la ruine avec une insécurité grandissante, une immigration galopante avec de plus en plus de difficultés à différents niveaux. L’extrême-gauche et on va vers le précipice encore 10 fois plus vite. Une alternative raisonnable de droite que je représente, je suis encarté LR et soutenu par le RN et Reconquête. »

Quels sujets souhaitez-vous défendre ?

« En numéro 1 le pouvoir d’achat qui touche tous nos concitoyens. En numéro 2, la sécurité et en numéro 3 l’immigration. Il y a aussi l’éducation, l’agriculture, la réforme des retraites. »

Pouvez-vous me citer 3 mesures qui pour vous sont prioritaires ?

« Une réduction du prix de l’énergie et notamment de l’électricité. Nous agirons très rapidement avec la baisse de la TVA de 20 % à 5,5 %.

Un moratoire sur les éoliennes. Je suis favorable aux éoliennes et au photovoltaïque mais chacun peut se payer ses éoliennes et panneaux solaires, il faut arrêter de jeter l’argent public par la fenêtre. Il n’y a aucun bénéfice environnemental à développer davantage les éoliennes et les panneaux solaires car notre électricité en France est déjà décarbonée avec le nucléaire et l’hydraulique. On ne va pas abattre les éoliennes construites mais on va arrêter d’en construire.

Assez rapidement, on fera en sorte d’exécuter davantage de reconduites aux frontières pour les OQTF (Obligations de Quitter le Territoire Français). Le pourcentage des gens condamnés à quitter le territoire français exécuté est d’environ 10 % aujourd’hui. 

Sur la sécurité, quand j’étais jeune on évoquait la Loire-Atlantique comme un département agréable, bucolique. Aujourd’hui, on en parle quand il s’agit de décrocher les drapeaux des façades, quand il y a des ZAD, des manifestations violentes, des faits divers. C’est inacceptable qu’un aussi beau département soit terni par le résultat d’une mauvaise politique. Nous voulons remettre de l’ordre dans la rue, les villes, les campagnes et les comptes. »

Quel est selon vous le point fort de votre candidature ?

« C’est une candidature d’union de la droite. Je représente Les Républicains, une droite raisonnable, humaine, modérée et rassembleuse. Je suis soutenu par le RN au niveau national et j’ai le soutien de Reconquête 44. La situation économique est catastrophique, l’avantage que j’ai sur mes concurrents c’est que j’ai fait des écoles où l’on apprend à compter, je suis polytechnicien. Beaucoup de politiques dépensent l’argent qu’ils n’ont pas. On dépensera quand on aura l’argent pour dépenser, on fera des mesures efficaces à moindre coût. Si je suis élu, j’ai décidé de faire don de 10 % de mon salaire de député à des associations d’aide alimentaire »

Emmanuelle Clopeau, candidate Lutte Ouvrière, suppléant : Jean-Yves Agoulon

« Nos revendications concernent prioritairement le pouvoir d’achat » précise Emmanuelle Clopeau. « Nous revendiquons des augmentations de salaires et leur indexation sur l’inflation » ajoute la candidate (LO) et « l’annulation des reculs imposés sur le retraite ou le chômage. »

Propos recueillis par Céline Pollet

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