Législatives Loire-Atlantique : Le point sur la 1ère circonscription (Interviews)

Suite à la dissolution annoncée par le Président de la République au soir des résultats des élections européennes, des législatives anticipées se dérouleront les 30 juin et 7 juillet 2024. 5 candidats se présentent dans la 1ère circonscription de Loire-Atlantique comprenant Nantes, Orvault et Sautron. 

Dans la 1ère circonscription de Loire-Atlantique, le scrutin était très serré au second tour en 2022. Mounir Belhamiti (Renaissance) avait obtenu 52,08 % des suffrages. En face de lui, Karim Benbrahmin (PS- Nupes) avait recueilli 47,92 %, un écart de 1628 voix (chiffres Ministère de l’Intérieur). Le Député sortant qui se représente retrouve Karim Benbrahim (PS- sous la bannière Nouveau Front Populaire). Bryan Pecqueur est candidat Rassemblement National. En lice également, Betty Collober (NPA-Révolutionnaires) et Hélène Defrance (Lutte Ouvrière).

Mounir Belhamiti, Député sortant (Renaissance-Majorité présidentielle) « Ma candidature est la seule qui soit républicaine et responsable » (Suppléante : Laëtitia Calmont)

Mounir Belhamiti

Député sortant, vous avez décidé de vous représenter, avez-vous hésité ?

« Pas une seule seconde, je n’abandonne pas le navire en pleine tempête. Je porte un projet cohérent avec ce que j’ai toujours défendu, c’est-à-dire des valeurs républicaines, de laïcité. Des mesures sociales et économiquement raisonnables. Des mesures sur la police, la justice, les armées, essentielles dans le contexte international dans lequel la France évolue. Je ne me résoudrai jamais à laisser seules les extrêmes gauche et droite s’affronter sur une telle élection. Dès l’annonce du Président de la République, j’étais en campagne. » 

Quels sujets souhaitez-vous mettre en avant ?

« La défense du pouvoir d’achat des Français, l’absence de matraquage fiscal, la préservation de notre régime de retraite, la maîtrise des coûts de l’énergie, le développement des énergies renouvelables et nucléaires. Le renforcement des effectifs de Police, des effectifs de magistrats et de greffiers, à Nantes et dans la région, que l’on a commencé à faire. Une école avec le remplacement des enseignants garanti, l’augmentation des enseignants, la prise en charge des AESH par l’Etat dans leurs salaires.

Le soutien aux entreprises, aux salariés en n’augmentant pas de manière inconsidérée et déraisonnable les cotisations patronales et salariales, ce qui est clairement le projet de ruine du Front Populaire. On est sur un territoire  apaisé, où le débat reste possible. On a toujours refusé les extrêmes et donc ma proposition c’est de continuer à porter ce projet avec une exigence renforcée. »

Avez-vous des sujets prioritaires pour votre circonscription sur lesquels vous souhaitez travailler ?

« L’école républicaine, laïque et obligatoire a fait l’homme que je suis aujourd’hui. L’école est une priorité comme la santé, le pouvoir d’achat des habitants de la circonscription. Quand on parle pouvoir d’achat, on ne peut pas oublier le logement et l’énergie, des dépenses obligatoires représentant une grosse part dans le budget des ménages. On a des progrès énormes à réaliser sur ces politiques publiques. Sur le logement, on avait notamment un texte qui était au Sénat et allait arriver à l’Assemblée. C’est évidemment accélérer le renforcement de ces politiques publiques, sans oublier ce qui pourrit la vie des habitants à Nantes notamment, les questions de sécurité et de justice. 

Dans quel état d’esprit êtes-vous pour cette campagne ?

« Je suis au combat, je continue à tenter de convaincre les gens que ma candidature est la seule qui soit républicaine et responsable et la bonne pour l’avenir du pays. On est dans moment grave, j’en ai conscience, ce n’est pas une campagne comme les autres. »

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Karim Benbrahim (Parti Socialiste- Nouveau Front Populaire) « Je sens un espoir, une envie, chez les citoyens et citoyennes d’un projet nouveau, écologiste et progressiste. » (Suppléante : Dominique Vignaux)

Karim Benbrahim

Vous êtes candidat comme en 2022, qu’est-ce qui vous poussé a vous représenter ?

« On est dans une situation historique avec le risque d’accession au pouvoir de l’extrême droite, cette situation impose de repartir au combat pour défendre mes valeurs et les valeurs d’une gauche républicaine, progressiste, écologiste. »

Quels sujets souhaitez-vous mettre en avant ?

« La défense des services publics, je pense à l’éducation, à la santé, à la sécurité. Pour l’éducation, nous reviendrons sur la réforme du Choc des savoirs. Pour la santé, nous lutterons contre les déserts médicaux, nous avons une loi  prête à être déposée et votée. Sur les questions de sécurité, nous mettrons en place une police de proximité pour davantage d’efficacité dans la lutte contre la délinquance. 

Second point, la défense du pouvoir d’achat. Troisième thématique, l’accélération de la bifurcation écologique afin de répondre à l’enjeu climatique qui est devant nous avec des investissements massifs dans les énergies renouvelables. » 

Avez-vous des sujets prioritaires pour votre circonscription sur lesquels vous souhaitez travailler ?

«  Sur la circonscription et de manière générale sur la métropole, nous avons besoin de davantage de moyens humains et financiers pour le tribunal de Nantes, pour la justice. Je serai particulièrement investi de manière à avoir une justice plus efficace et en capacité de rendre la justice dans un délai plus acceptable aux yeux des victimes. Aujourd’hui, il y a un sentiment d’impunité de certains délinquants parce que la justice est en incapacité de traiter des dossiers qui se sont accumulés. Le Tribunal de Nantes a besoin de moyens supplémentaires pour résorber le retard dans le traitement de ses dossiers. C’est un fait déploré et pour lequel le Garde des sceaux n’a pas voulu apporter de solutions concrètes. »

Dans quel état d’esprit êtes-vous pour cette campagne ?

« De la gravité, comme je le disais nous sommes face au risque d’accession au pouvoir de l’extrême droite. Elle s’accompagne aussi d’un espoir, dans les échanges que je peux avoir sur le terrain, l’envie de se mobiliser pour empêcher le scénario du pire et puis également pour gommer les conséquences de sept années de gouvernement par Emmanuel Macron. Emmanuel Macron a fortement affaibli la France durant ces sept dernières années et je sens un espoir, une envie, chez les citoyens et citoyennes d’un projet nouveau, écologiste et progressiste.”

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Bryan Pecqueur (Rassemblement National) « Je pense que les Français ont envie d’ordre et de stabilité » (Suppléante : Louann Perrais)

Bryan Pecqueur

Vous êtes candidat comme en 2022, qu’est-ce qui vous poussé à vous représenter ?

« On a pu voir ce qu’ont donné deux ans de majorité relative à l’Assemblée Nationale donc l’impuissance d’Emmanuel Macron qui n’a pas été capable de résoudre les problèmes de sécurité et de pouvoir d’achat des Français. Une extrême gauche avec la NUPES et LFI en tête ayant bordélisé l’Assemblée avec des scandales à répétition. Je pense que les Français ont envie d’ordre et de stabilité. L’enjeu pour nous, c’est de donner une majorité avec Jordan Bardella Premier Ministre afin de pouvoir assurer l’ordre dans les comptes publics et dans la rue.

Quels sujets souhaitez-vous mettre en avant pendant votre campagne ?

« Le projet du pouvoir d’achat du Rassemblement National parce que c’est une exigence. Les Français aujourd’hui nous ont dit qu’ils avaient du mal à payer leurs factures, nous présenterons dès la rentrée de juillet un projet de loi  réduisant notamment la TVA à 5,5 % pour l’énergie. Une mesure sur le long terme, l’augmentation de 10 % des salaires avec la diminution des charges patronales sur ces augmentations. On ne veut pas que les entreprises soient contraintes de refuser d’embaucher car elles ne peuvent pas payer les salaires correctement car elles ont une situation financière compliquée. On n’est pas comme la NUPES voulant donner un SMIC à 1600 € ce n’est pas crédible, on préfère être cohérent et pragmatique. »

Avez-vous des sujets prioritaires pour votre circonscription sur lesquels vous souhaitez travailler ?

« Ma deuxième priorité, c’est sur les questions migratoire et sécuritaire. L’enjeu pour nous est d’accélérer massivement le projet de Centre de rétention administratif parce qu’aujourd’hui il y a évidemment un lien entre l’immigration et l’insécurité. Nous voulons le voir installer à Nantes et non dans la 4e ou 5e couronne du département. Au niveau national, nous allons proposer une grande loi migratoire qui permettra d’expulser plus facilement ceux qui n’ont rien à faire sur notre territoire, qui sont condamnés pour un délit. Localement, d’un point de vue sécuritaire nous souhaitons l’armement de la police municipale, nous aurons des échanges réguliers avec Johanna Rolland pour qu’elle accepte enfin cette mesure »

Dans quel état d’esprit êtes-vous pour cette campagne ?

«  Je suis très content de pouvoir partir à leur rencontre, de connaître plus leurs préoccupations par rapport à 2022 notamment à Sautron avec le projet de déchetterie Industrielle. Des inquiétudes m’ont également été remontées sur la sécurité notamment dans un quartier pavillonnaire. Je pense que cette campagne est importante parce que les Français n’ont pas été écoutés pendant sept ans et aujourd’hui on leur donne la possibilité d’être écoutés.

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Betty Collober, NPA- Révolutionnaires (Suppléante : Thelma Turrillo)

Le NPA-Révolutionnaires, né de la séparation avec le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste dont le chef de file est Philippe Poutou, soutien du Nouveau Front Populaire) présente une candidate dans la circonscription 1. 

Betty Collober, employée de sécurité sociale est présente lors de ces législatives afin de « défendre les idées communistes et révolutionnaire » explique-t-elle sur Instragram. « Pour affirmer que seules nos luttes pourront renverser ce système et les idées nauséabondes qu’il charrie avec lui » ajoute-t-elle.

Hélène Defrance, Lutte Ouvrière (Suppléant : Hervé Guichard)

Autre candidature, Hélène Defrance, enseignante à la retraite, pour Lutte Ouvrière présentant « des candidats dans quasiment toutes les circonscriptions [de France]. S’il y avait ne serait-ce qu’un député issu du camp des travailleurs, il se ferait les yeux et les oreilles du monde ouvrier » affirme Nathalie Arthaud, Porte-parole de LO.

Propos recueillis par Céline Pollet.

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