Avec son appareil photo, l’autre regard d’une infirmière nantaise

Lucile Brosseau capture l’instant présent loin des clichés. Elle allie bien-être et mise en lumière de moments souvent laissés dans l’ombre. Un art qu’elle définit comme de la « photo-thérapie » et qui l’amène à intervenir dans divers milieux.

Depuis 15 ans, Lucile Brosseau est infirmière au CHU de Nantes, elle travaille dans le milieu psychiatrique. Elle décide de créer un pont entre son métier et l’art de poser un regard sur ce qui l’entoure. C’est au cours d’un voyage en Nouvelle-Calédonie après ses études, qu’elle embarque son appareil et prend des clichés des paysages et des personnes qu’elle croise. « Il y a quelque chose dans le relationnel que j’aime beaucoup. Quand on voyage on ne parle pas la même langue, la photographie permet de communiquer. » Une activité s’imposant alors à elle par l’angle de la « photo-thérapie ».

Concrétiser sa vocation d’infirmière-photographe

Lucile Brosseau devient membre du club photo de l’hôpital dans lequel elle travaille. Mais très vite, l’envie de se lancer seule arrive « Je voulais voler de mes propres ailes » confie-t-elle. En parallèle, ses amis séduits par son talent lui demandent des souvenirs de leurs mariages ou d’une grossesse.

En tant qu’infirmière, elle commence à intervenir pour des médiations thérapeutiques entre musique et images. Ce service permet d’ « entrer en relation avec le patient, au-delà de son traitement, il y aussi des activités » explique-t-elle. Et puis, des travaux au niveau d’un ancien bâtiment de l’Hôpital Saint-Jacques, accélère son projet. « Les soignants de cette unité étaient tristes et mélancoliques de ces années passées dans ce bâtiment ». Lucile Brousseau a alors une idée en tête, garder une trace photo du lieu. Elle contacte la direction qui accepte sa proposition. 

Ensuite, le Covid est venu renforcer sa volonté de changer de rythme de travail. «Le métier d’infirmière est dur, J’étais à temps plein à l’hôpital, j’ai fait un bilan de compétences ». Elle décide de passer à temps partiel et devenir photographe à son compte. « Ce sont des semaines qui ne se ressemblent pas, ça me permet de trouver un équilibre ».

« Je n’arrêtais pas de dire il faut montrer tous ces visages »

Déstigmatiser la santé mentale

Portée par l’aspect relationnel, Lucile Brousseau avait à coeur de « déstigmatiser la maladie mentale » en

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